L’hôpital retrouve son train-train au bout d’un épisode agité par la prise en charge des victimes du drame qui a fait 9 morts et 24 blessés le 13 octobre 2023.
Une petite musique douce et vieille qui rappelle l’époque glorieuse du Bikutsi déchire le silence du hall de l’hôpital Ad Lucem d’Efok. Le poste téléviseur accroché à un mur diffuse les programmes d’une chaine de télévision distille « Mba Mvoe », un opus culte de Nkodo Si Tony. Bien heureuses, certaines infirmières miment les paroles de l’artiste, d’autres claquent les doigts et hochent la tête. L’atmosphère est détendue.
Retour au calme
Cette scène de vie peut paraitre banale. Mais elle est suffisamment éloquente pour indiquer le retour au calme dans ce centre hospitalier. En cet après-midi du mois d’octobre, le personnel médical s’occupe des activités routinières. Les patients, eux aussi, reçoivent des soins habituels. « Je suis là, juste pour un pansement », confie un chauffeur de moto taxi brulé par son échappement. La monotonie tranche avec le branle-bas provoqué par l’accident de la circulation du 13 octobre 2023.
Une journée noire
Ce jour-là, L’atmosphère était celle d’un vendredi tranquille. Un début de week-end ordinaire. Tout à coup, aux environs de midi, tout a basculé. « Une voiture est arrivée en toute vitesse avec des feux de détresse clignotants. Elle est directement entrée à Ad Lucem. Nous nous sommes rapprochées pour voir la situation », témoigne un riverain. « Il y avait des blessés, des cas de traumatisme et des personnes ayant perdu connaissance », se souvient notre interlocutrice. C’est que, quelques minutes plutôt, le destin venait de frapper cruellement les passagers d’un Coaster et d’un gros porteur. Les deux véhicules avaient fait une collision frontale sur la route nationale numéro 4, Yaoundé-Bafoussam.
Aussitôt débarquées, aussitôt prise en charge par les « soldats de la santé » de l’hôpital Ad Lucem d’Efok. Une dizaine de victimes de l’hécatombe ont rapidement reçu les premiers soins. Même ceux qui avaient un pronostic vital engagé, ont eu la vie sauve. « Des brancardiers aux médecins, en passant par les infirmières, tout le monde était en mouvement. Et très vite, ils ont maitrisé la situation », raconte un patient de l’hôpital.
Une position stratégique
87 ans. Près d’un siècle au service des populations du département de la Lekié et au-delà. L’hôpital Ad Lucem d’Efok est bâti depuis 1936 sur une bretelle de la route nationale numéro 4 à une heure de route de Yaoundé. Une position qui s’ajoute à la qualité de services et à l’expérience pour faire de cette formation hospitalière, une destination prioritaire pour les patients et les accidentés. « Tous nos problèmes de santé trouvent solution là-bas », confie un notable du village. De fait, son intervention dans le récent cas d’accident n’est pas la première. L’histoire de cet établissement hospitalier, et les victimes d’accidents de la route, est aussi vieille que la sinistre réputation de l’axe Yaoundé-Bafoussam.
C’est cette structure hospitalière qui accueille et vient au secours des premières victimes de cet axe accentogène. Dans l’urgence, les soins sont administrés aux accidentés sans exiger un quelconque paiement pour rester dans l’esprit de la Charte de la Fondation Ad Lucem. Son plateau technique peut être encore amélioré avec l’appui des Pouvoirs Publics ou des Partenaires au regard des services qu’il rend à la population (ambulance médicalisée, appareil de radiographie, équipements de réanimation et de surveillance…).