Un hôpital voué aux bons soins des populations du département du Haut-Nkam.
Le personnel de l’hôpital Ad Lucem de Bafang est en pleine rotation, lors de notre passage, en cette fin de journée. Alors que l’équipe de nuit prend le relais du service, celle du jour lui transmet des dossiers avec les indications précises sur chaque patient interné. « Le monsieur qui occupe le lit du fond est arrivé ce matin avec la cheville déboitée. L’intervention a été un succès. Il faudra passer régulièrement s’enquérir de l’évolution de son état », instruit le médecin chef. La continuité du service est donc assurée. Quelques instants plus tôt, Dr Julius Achidi a enfilé sa blouse blanche. Il a fait le tour des 12 lits occupés sur les 85 que compte l’hôpital. Il peut maintenant s’accorder une pause. « Je réside juste à côté. En cas d’urgence je reviens sans tarder », explique le patron des lieux.
Des patients de générations en générations
L’hôpital de Bafang est sans doute l’un des plus vastes domaines du réseau Ad Lucem et pas seulement de nom. Les imposants bâtiments se repèrent dès le centre-ville. Sur place, le patrimoine immobilier s’étend à perte de vue. Ces installations bâties depuis avril 1946 et qui reçoivent régulièrement une cure de jouvence, abritent la quasi-totalité des services de la médecine moderne. 81 personnels se donnent à la tâche au quotidien. Maternité, pédiatrie, radiologie, traumatologie, laboratoire, pharmacie…tout y est. Derrière ces murs, des générations et des générations ont vu le jour. Charles Sieyadje y a poussé ses premiers cris un soir de novembre 1966. Et c’est aussi là, que ses rêves de papa sont devenus réalité. « Tous mes enfants sont nés ici. Je suis moi-même né à Ad Lucem. Nous nous soignons dans cet hôpital », se félicite le fidèle patient. « Dans les années 1980-1990, cet hôpital était comme un marché ici à Bafang. Les malades venaient de tout le département pour se soigner », se souvient Charles S.
Un centre d’hémodialyse en projet
La dynamique d’antan n’est pas essoufflée. L’époque a certes changé, mais l’amour du prochain est resté dans cet établissement porté vers l’humanisme. La formation hospitalière apporte la santé dans le Haut-Nkam. Et la population le lui rend bien. En plus des dons, « les élites et la diaspora de la localité envisagent d’ouvrir un centre hémodialyse au sein de l’hôpital », révèle le médecin chef.