Formation continue et partenariat

LA FONDATION MÉDICALE AD LUCEM AU CAMEROUN ET L’ONG WOMEN OF AFRICA ORGANISENT UNE SÉMINAIRE DE REFORCEMENT DES CAPACITÉS DU PERSONNEL

 Hémorragie du post-partum : Comment arrêter la saignée ?

 Les statistiques donnent froid dans le dos. 830 femmes décèdent chaque jour dans le monde d’Hémorragie du Post-partum (HPP), communément définie comme une perte sanguine d’au moins 500 ml  dans les 24 heures qui suivent l’accouchement. 99% de ces décès sont enregistrés dans les pays en développement, notamment en Afrique et en Asie, révèle Dr Mathieu Makosso, gynécologue-obstétricien exerçant en France, formateur lors d’une session de remise à niveau organisée le 08 novembre 2022 à Douala par la Fondation médicale AdLucem au Cameroun, avec l’appui de l’Ong Women of Africa.

La session de formation était ouverte à une quinzaine de personnels de la Fondation médicale AdLucem de la Région du Littoral, entre autres gynécologues, médecins généralistes et sages-femmes. « Nous avons appris des techniques telles que le tamponnement utérin par ballon de Bakri et le méchage utérin, qui permettent de diminuer l’hémorragie du post-partum et de réduire la mortalité maternelle », témoigne Dr Alex Nganso, gynécologue-obstétricien à l’Hôpital AdLucem de Banamoussadi à Douala. Sa collaboratrice sage-femme, Brigitte Solange Nga Ekani, en est sortie « aguerrie pour pouvoir prévenir et prendre en charge cette hémorragie afin de la réduire à sa plus simple expression dans le contexte local ».

Le volet formation continue n’est pas à négliger, dès lors qu’elle permet de réorganiser le système pour vaincre l’Hpp. « La plupart de nos personnels sont jeunes et ont besoin d’être capacités. Au nom de l’administrateur directeur général de la Fondation médicale AdLucem, nous remercions Women of Africa de cette initiative », a déclaré le directeur de l’Hôpital Ad Lucem de Banamoussadi, Dr Joachim Barukundi.

Il s’agit donc d’un problème de santé public qui mobilise de plus en plus la communauté médicale. « L’hémorragie du post-partum est une question cruciale aujourd’hui en Afrique. C’est la première cause de mortalité des femmes en Afrique. Il faut savoir que toutes les deux minutes, il y a une femme qui décède d’hémorragie du post-partum », se lamente la présidente internationale de Women of Africa, Patricia Djomseu. Et d’ajouter : « Notre objectif, c’est comment mettre en réseau les spécialistes, les médecins, les sages-femmes, les infirmières de bloc, bref toutes les compétences qui gravitent autour la santé de la femme, pour mettre en place une scénarisation de la prise en charge de l’Hpp de manière à ce qu’on arrive à avoir une chute drastique du taux de mortalité des femmes dû à l’Hpp ». Il faut sauver les femmes, en informant et formant toutes les familles qui peuvent être des ambassadrices de la lutte contre l’Hpp dans les villes, les zones périurbaines et rurales où les accouchements sont difficiles.

« Quand la femme est enceinte, elle doit consulter ne serait-ce qu’un professionnel de santé qui va voir si elle a au moins assez de sang. C’est important. Parce que, quand elle ne le consulte pas, elle peut être anémiée ou en manque de sang. Et quand elle l’est à la fin de la grossesse, elle est doublement en danger », insiste Dr Mathieu Makosso. Le combat contre l’Hpp se poursuit. Un combat pour la vie.

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