L’hôpital s’est branché sur cette énergie renouvelable pour assurer un service constant et s’affranchir du diktat des délestages.
Vu du ciel, la toiture de l’hôpital Ad Lucem de Bangang dessine deux figures qui se distinguent par leurs éclats. Un versant ordinaire. Et l’autre, luisant, est un vaste champ de plaques solaires nouvellement installé. Ces capteurs photovoltaïques, une cinquantaine au total, constituent désormais la principale source d’énergie du bâtiment. Trois ans déjà que la magie du solaire opère dans cette formation sanitaire. Unique recours des populations pour les premiers soins de santé. « Le dispositif nous alimente sans discontinuer 24H/24. Il nous permet, plus que par le passé, de prendre les patients en charge à tout moment », relate le Dr Atangana Afanda Achille, médecin chef. A la nuit tombée, le bâtiment a des allures d’une étoile. « Lorsqu’il y a coupure d’électricité, comme c’est régulièrement le cas ici, on se rue parfois ici pour charger les téléphones », avoue un riverain tout joyeux. Cette innovation a eu l’effet d’une révolution dans cet hôpital et dans la localité.
Une ruche. C’est l’image qu’Ad Lucem Bangang affiche tous les matins. Avec sa position au cœur d’une vingtaine de villages, c’est la principale destination des malades de la localité et davantage des femmes enceintes. « Nous avons environ 10 consultations chaque matin. L’avènement du solaire a vraiment dopé les fréquentations », évalue la secrétaire. La dynamique du personnel est un atout majeur. « Les jeunes qui s’occupent de nous le font avec beaucoup d’application. Nous sommes très heureux de leur travail », note Robert Feudjio fidèle patient d’un âge avancé. L’idée d’installer des panneaux solaires est née d’un constat amer et d’une souffrance qui devenait intenable.
Chaque coupure d’électricité était synonyme de quasi paralysie pour l’hôpital. Impossible de faire la moindre analyse au laboratoire. Les interventions médicales et chirurgicales, elles aussi, étaient pour le moins compromises. « Il nous arrivait même parfois de faire des accouchements avec des lampes torches », se rappelle le médecin chef, dépité. « Lorsque la fourniture d’électricité est interrompue ici à Bangang, la situation peut durer des semaines », poursuit-il pour s’indigner. Trouver une source d’énergie alternative était une question de vitale. « Nous avons posé le problème à l’administrateur directeur général de la fondation. Et avec le soutien de quelques partenaires, nous avons résolu le problème » se félicite le maître des lieux. L’offre en soins de santé se trouve ainsi considérablement améliorée. Pour le bonheur de Bangang. Et bien au-delà…